Mon travail évoque l’enfance, l’histoire de l’art et fait appel à l’imagination à travers un jeu de figures et d’objets détournés. Je crée des mises en scène de petite taille dans l’espace banal de ma cuisine, selon le protocole que je me suis imposé. Ce sont des jouets, des figurines, voire des statues sacrées que je place dans un décor improvisé, parfois au bord de l’effondrement. Les matériaux et les textures sont un peu comme dans une recette culinaire improvisée. Ce sont des ingrédients, renversés, détournés, recyclés.

Il n’est pas question de photomontage. L’atmosphère est ainsi recréée à l’aide d’une machine à fumée. Les ciels sont souvent peints, les sols saupoudrés et imbibés… L’échelle est perturbée et l’accès à ce monde miniature nous est facilité. À son tour, la photographie fige cette pseudo-réalité et devient la principale source d’ambiguïté. De ce nouveau monde, elle nous rapproche tout en nous éloignant de la réalité. Les illusions sont partielles et nous ne sommes jamais complètement dupes. Cependant, nous sommes toujours invités à participer au jeu d’interprétation des images et des symboles qu’elles véhiculent.

Des collisions aux collusions, les mises en scène photographiques font référence à la peinture classique, à l’imagerie publicitaire, à l’art pop, au kitsch… Elles abolissent les frontières qui séparent le profane du sacré, l’art savant de la culture populaire.